Une certaine quiétude paysagère – typique du terroir viticole environnant – se dégage du site alloué à la nouvelle école maternelle, ancien terrain de tennis, en prolongement du groupe scolaire existant. Il n’en révèle pas moins les contraintes d’une parcelle enclavée et en pente ne facilitant pas, notamment, la gestion des accès. L’implantation du projet cherche ainsi à tirer partie de la topographie du site pour exploiter la déclivité du terrain afin de rendre logique la répartition des différentes fonctions du programme.
Le choix d’un corps de bâtiments en « L » – angle légèrement aigu pour suivre la géométrie de la parcelle – installe la cour de récréation en une centralité initiatrice de l’espace collectif tout en assurant protection des pluies et vents dominants et sécurité aux enfants.
À la fois protecteurs et ouverts sur le territoire, deux bâtiments de plain-pied indépendants sont reliés par le vide couvert du préau qui sert de plateforme d’accès véhicule alors que le module restauration, semi-enterré, s’inscrit dans la pente naturelle du site. L’entrée sur cour se fait logiquement en partie haute par un jeu de marches et de rampes depuis un parvis couvert.
En partie basse, les larges baies des salles de classe et de motricité s’exposent au Sud et en panorama à même d’accompagner les enfants dans leurs premiers apprentissages de la géographie tout en incitant à suivre l’évolution du paysage en fonction des saisons ou des variations d’ambiance au fil de la journée scolaire. Au Sud, une double peau brise-soleil – évoquant la réglure du quadrillage Seyès d’un cahier d’écolier – entretient un dialogue entre le bâtiment créé et son proche environnement en dotant la façade de jeux graphiques d’ombres et de lumières tout en assurant un complément de protection solaire.
La sobriété apparente du geste architectural – à la manière d’une page blanche ou maquette papier, support des projections de l’imaginaire de l’enfant – associée à une simplicité constructive assumée (nécessité impérieuse de construire à moindre coût) autorise une douce transition avec le contexte existant en valorisant les singularités territoriales, véritable atout du site.
À l’inverse de l’enveloppe extérieur, il est fait un usage marqué de la couleur à l’intérieur, vecteur de sensation de confort et assurant des fonctions de repère spatial, chacun des espaces ainsi singularisés étant clairement identifiés.
Dans la cour, les dispositifs d’accès PMR servent de prétexte à un jeu de rampes double fonction se transformant en piste tricycle ou d’athlétisme pour relier la cour haute enherbée et la cour basse. Celle-ci, aménagée de dispositifs ludiques et marquages au sol, incite au développement de la motricité des enfants pour satisfaire des objectifs sport-santé dès les premiers âges et stimuler l’expérimentation par le jeu comme manière d’appréhender le monde.